Delphine Mahler est aux commandes du site Abykarra, une boutique de création de produits textiles personnalisés et bio pour enfant et bébé.
Bonjour Fabrice,
Avant Abykarra, j’ai eu un parcours 100% textile dans la création puis en marketing, avec des postes où j’étais responsable de la communication, de la création et d’un point de vente. Avec Abykarra.com, j’ai souhaité utiliser mon savoir faire et mes connaissances et faire ce que j’aimais : allier création et marketing.
L’occasion de me mettre à mon compte s’est présentée lors de l’absence de mode de garde pour mon fils. L’une des premières contraintes était d’être en home office. L’e-commerce est donc apparu comme la solution. Je peux administrer mon site le soir, et le week end. Qui plus est, proposant de la personnalisation, il m’a semblé que la vente en ligne était idéale : je peux envoyer par e-mail un bon à tirer avec les visuels de mes clients dans les 48h.
Le concept est venu par mon beau-fils, tellement fier de son nouveau dessin, que j’ai eu envie de propager ce regard en proposant des produits à l’image de nos bouts d’choux : uniques !
Je pense… Outre le jonglage perpétuel entre la femme et la mère, exercer une activité en home office avec la présence de son enfant, « complique » quelque peu la tâche.
Pour ma part, les deux plus grandes difficultés ont été de trouver un mode de garde car être entrepreneur en home office, pour certains, je reste « disponible » pour garder mon enfant donc pas prioritaire, la seconde est de gérer une journée « normale » de travail en mode multitâche et séquentiel. Donc il arrive que mes journées de boulot s’étendent jusqu’à minuit, du lundi au dimanche si nécessaire.
Personnellement j’exploite à fond l’avant réveil, la sieste, le retour du papa et les jours de garde. Quand mon fils est présent, et que j’ai encore du travail, il a appris à jouer seul.
J’achète mes tissus, mon ruban, qui sont certifiés bio et conformes aux standards GOTS, ainsi que mes housses de couette et taie d’oreiller, à des sociétés françaises et les fait livrer à mon imprimeur (basé également en France).
Lors d’une commande j’envoie par serveur les fichiers à ce dernier. L’impression se déroule comme une énorme imprimante de bureau mais sur du tissu, avec des encres aqueuses, sans traitement chimique. Le textile imprimé part en confection, chez la couturière locale. Le tout m’est réexpédié afin que je m’assure de l’exactitude du produit, puis j’envoie au client qui est informé de chaque étape de réalisation de sa commande. Le satin et le jersey sont issus du commerce équitable (coton tissé et cultivé en Inde) et la flanelle est fabriquée dans des conditions conformes aux dispositions de l'OIT (Organisation Internationale du Travail).
Les produits d’Abykarra sont donc tous imprimés et confectionnés en France, dans du 100% coton bio (sauf la housse de couette qui est en 50%polyester/50%max haavelar). Les doudous plats sont déclinés en trois formes rigolotes (dessinées par la créatrice), les couvertures bi-matières existent en deux tailles 70x70cm et 120x70cm, et les housses de couettes 140x200cm et taies d’oreillers 70x70cm sont composées de parties amovibles et interchangeables nouées par des rubans, de quatre tailles différentes pour que les parures de lit ne soient jamais les mêmes. Tous ces produits sont déclinés en collection permanente (disponible à la revente) et en collection personnalisée (par impression de scrapbooking digital avec les éléments du client, ou de dessin d’enfant).
Lancer des concours (je ne peux pas en dire plus pour l’instant…), modifier mon circuit de production pour la série personnalisée afin de pouvoir élargir ma gamme de produits, de possibilités et réduire mes délais de fabrication (toujours en France, bien sur). En parallèle, je souhaite multiplier mes circuits de distribution par des boutiques en ligne et en propre.
Tout d’abord, trouver un réseau d’accompagnement… pour moi cela était très important. Je cherchai à avoir un avis marketing, de conseil pour développer mon entreprise. Pour l’instant je n’ai toujours pas trouvé chaussure à mon pied ! Puis, trouver des fournisseurs et prestataires. Quand on démarre, on n’est ni prit au sérieux, ni respecté…
L’immatriculation en elle-même a été laborieuse, ou les joies de l’administration française. Dans mon cas, j’ai du réitérer ma demande à trois reprises, mon dossier s’étant perdu quelque part deux fois !
Enfin, le démarrage de mon activité : le e-commerce, c’est tendance, il y a donc beaucoup de monde, et il faut se faire repérer, générer du trafic de qualité, faire adhérer son concept : la personnalisation en deux temps par l’envoi d’un bon à tirer gratuit avant la validation de la commande et fidéliser ses clients.
Sans hésitation ! Même si c’est parfois difficile, et que ça le sera encore, j’ai la chance d’avoir crée mon emploi idéal, de voir mon enfant grandir, d’aménager mes horaires, de faire ce que j’aime et d’être mon propre patron ! En résumé, je suis une femme, une mère et une entrepreneure épanouie.
Delphine, merci beaucoup pour ton témoignage !